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COLONJAT

 

Colonjat (ou Coronzac ou Colonjac) est un site fortifié de hauteur dominant la vallée du Vers. Situé à environ 3 kms au nord de Vers, en forme de fer à cheval, le plateau, d'une superficie de 4 ha est naturellement protégé sur trois côtés par des falaises abruptes. La face nord-est se trouve barrée par un rempart large de 6m et haut de 6,50m reliant les deux pans de falaise sur une longueur de 200m.

Le site qui est mentionné au XVIIe siècle par l'abbé de FOUILHAC a été exploré au siècle dernier par J.A. DELPON et G. LACOSTE, puis, dans les années 1950, par le chanoine LEMOZI et A. DAVID, l'inventeur des grottes de Pech-Merle, qui y cherchait l'emplacement d' Uxellodunum. Le testament de l'évêque St DIDIER d'Auxerre, originaire du Quercy, au VIIe siècle et des actes des XVe et XVIe siècles attestent la présence en ce lieu d'une église, parfois qualifiée de monastère. La découverte d'un bénitier (déposé à l'église de Vers, à la demande de M. et Mme RIGAL de Trégantou) et les mises à jour de tombes par A. DAVID plaident, effectivement, en faveur de l'existence d'un lieu de culte.

La fouille a mis en évidence le type de construction du rempart pour lequel un mortier de chaux a été abondamment employé, ce qui le daterait dans une fourchette comprise entre le IVe et le XIIe siècle. Des outils en quartz et silex du néolithique final, des tessons de céramique gauloise et gallo-romaine découverts en position remaniée témoignent de l'utilisation de ce site depuis au moins 6000 ans.

Le site de Colonjat, pour lequel nous n'avions que peu d'informations concernant notamment la fonction et la datation, a livré des informations qui permettent de renouveler nos connaissances sur le système défensif des vallées du Vers et du Lot. Colonjat doit maintenant être considéré comme un maillon intermédiaire entre les sites gaulois de Murcens, Saint-Crépin et Béars et les sites médiévaux plus tardifs que sont la Grotte des Anglais et les places fortes de Béars, Trégantou et Vers.

Les fouilles ont été menées par les membres de l'Association Archéologique Lotoise et par des bénévoles locaux, S. Flages et Ch. Fazeuilles qu'il convient de remercier ici.

D. RIGAL